Quand des enseignants participent à la prévention de la violence

jeudi 24 mai 2007
par  Daniel Favre
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Vous trouverez dans cette rubrique des résultats complémentaires concernant les effets sur les élèves de la formation de leurs enseignants pendant deux ans tant à l’école primaire qu’au collège. Ces effets portent sur le score d’empathie (BEES et CCE) chez les élèves et leurs variations entre le pré-test avant la formation et le post-test après la formation. Des liens sont établis avec les variations des notes scolaires à l’école primaire.

Il est conseillé d’aborder cette section seulement après avoir lu le chapitre 12 du livre « Transformer la violence des élèves ».

Consultez les sous-rubriques suivantes :

Prévention de la violence à l’école primaire en relation avec l’empathie (tests BEES)

Liens entre la prévention de la violence à l’école primaire (test CCE) et les résultats scolaires

Prévention de la violence au collège en relation avec l’empathie (tests BEES et CCE)

Modifications selon le sexe des élèves

Principales conclusions

Les changements observés au post-test dans le groupe des élèves expérimentaux semblent attester d’un effet de la formation des enseignants à la prévention de la violence.

L’augmentation du B.E.E.S. total est en effet considérée comme une diminution du risque de violence mais il est très net seulement dans une classe expérimentale, en revanche la diminution du B.E.E.S. négatif qui est très proche de la composante « coupure par rapport aux émotions » décrite comme un indicateur de la violence agie ou subie, est très sensible pour l’ensemble des élèves expérimentaux.

De même, la diminution de la composante « contagion émotionnelle » permet de penser qu’une véritable prévention de la violence a eu lieu au Collège expérimental. Mais ces effets touchent davantage les jeunes que les élèves âgés et davantage les filles que les garçons. Or, ce sont les garçons qui ont les scores les plus bas au B.E.E.S. et les plus élevés à la composante « coupure par rapport aux émotions » qui sont le plus fréquemment auteurs de violence. Une autre façon d’évaluer la prévention de la violence au collège expérimental est de constater que les changements observés dans les collèges témoins vont (à quelques exceptions près) dans le sens opposé à la prévention de la violence : baisse significative du B.E.E.S. total dans une classe témoin et chez les filles et le B.E.E.S. positif a diminué chez les garçons témoins comme chez tous les élèves témoins mais pas chez les garçons expérimentaux.

Contrairement aux élèves expérimentaux, la « contagion émotionnelle » n’a pas baissé chez les témoins, la baisse du B.E.E.S. positif correspond donc à une baisse de l’empathie qui est également nette chez les élèves plus âgés et dans la filière longue. Quant à l’estime de soi mesurée à travers l’E.T.E.S., elle augmente souvent du pré test au post test chez les témoins alors que l’empathie diminue mais cette augmentation concerne surtout les garçons et la filière courte, elle ne paraît pas corrélée aux deux tests concernant l’empathie et la violence.